Attentat dans un collège-lycée d’Arras, le 13 octobre 2023

A trois jours du triste anniversaire de la mort tragique de Samuel PATY, enseignant d’Histoire- Géographie, le fanatisme a encore frappé. Un enseignant de français, Dominique BERNARD, a été tué et 3 autres membres de l’équipe ont été blessés. Un établissement est endeuillé, et au-delà, l’ensemble des élèves, la communauté éducative et le pays tout entier.

Profondément peinés, les représentants FCPE du Territoire de Belfort expriment leur soutien à la communauté éducative dont ils sont membres à part entière. Leurs premières pensées vont à l’épouse et aux filles de Dominique BERNARD. Ils envoient leurs vœux de prompt rétablissement à l’enseignant et aux agents blessés.

Le temps est au recueillement et à l’apaisement. Nous invitons chacune et chacun à la modération sur les réseaux sociaux comme nous appelons à la modération des images et vidéos violentes.

Les élèves, les enseignants, l’ensemble des personnels des différents établissements de notre petit Territoire, les parents d’élèves, les élus locaux doivent rester investis avec force pour l'École Publique, pour qu’elle éveille et éclaire encore et toujours chaque élève.
C’est ensemble, unis, que nous serons le plus solide pour porter les valeurs de la République, les transmettre et les défendre envers et contre tout ce qui pourrait vouloir leur porter atteinte.

Unissons nos forces dans l'École. Continuons à échanger, à débattre, à construire. Aujourd'hui plus que jamais notre École en a besoin.

Quatre-vingt-dix voleurs sur cent qui sont au bagne Ne sont jamais allés à l'école une fois,
Et ne savent pas lire, et signent d'une croix.
C'est dans cette ombre-là qu'ils ont trouvé le crime. L'ignorance est la nuit qui commence l'abîme.
Où rampe la raison, l'honnêteté périt (...)
Tout homme ouvrant un livre y trouve une aile, et peut Planer là-haut où l'âme en liberté se meut. L'école est sanctuaire autant que la chapelle. L'alphabet que l'enfant avec son doigt épelle Contient sous chaque lettre une vertu ; le cœur S'éclaire doucement à cette humble lueur.
Donc au petit enfant donnez le petit livre. Marchez, la lampe en main, pour qu'il puisse vous suivre. La nuit produit l'erreur et l'erreur l'attentat.

Faute d'enseignement, on jette dans l'état Des hommes animaux, têtes inachevées, Tristes instincts qui vont les prunelles crevées, Aveugles effrayants, au regard sépulcral, Qui marchent à tâtons dans le monde moral. Allumons les esprits, c'est notre loi première, Et du suif le plus vil faisons une lumière(..).

Victor HUGO

1802 – 1885

Écrit après la visite d'un bagne